Le mouvement pour le droit d’avoir ses poules dans sa cour a débuté dans les années 1990 et prend une grande ampleur. Un phénomène jadis encouragé en temps de guerre aux États-Unis, puis interdit et oublié, tente de reprendre sa place. Les groupes écologiques et environnementaux se multiplient, les sites, les blogs et les défenseurs du droit à l’indépendance alimentaire militent pour la cause.
Les fournisseurs de poules et poussins commencent à livrer des millions de poules à des propriétaires de poulaillers urbains partout aux USA et au Canada. Afin de répondre à la demande, des centaines de magasins ont dû augmenter l’accessibilité aux produits connexes et des centaines de livres se sont publiés sur le sujet partout dans le monde. Des émissions de radio ont vu le jour et des millions de personnes se sentent interpellées par le mouvement pour éliminer les traitements cruels que l’industrie impose aux poules pondeuses en cage et en batteries. Les humains deviennent de plus en plus eco -friendly, plus conscients de la sensibilité animale et ont besoin de manger de façon plus saine et plus organique.
Tout le monde et n’importe qui
La population tend à produire davantage ses légumes et à acheter auprès des maraîchers des produits organiques, sans utilisation de pesticides. Les œufs ne sont que la suite logique dans tout ce mouvement. Contrairement à certains préjugés, les propriétaires de poules urbaines ont des profils tout à fait variables. Ils sont différents tant du point de vue culturel, ethnique, vue politique, statut économique… bref, ce ne sont plus que les granolas seulement qui explorent le phénomène des poules pondeuses. C’est tout le monde et n’importe qui. Dans certaines villes d’Europe on donne même des poules aux citoyens afin d’encourager le retour des mini poulaillers, réduire les déchets et valoriser les espèces rares.
La bataille et la lutte pour permettre la garde des poules pondeuses dans sa cour continue partout de ville en ville et s’intensifie continuellement. De plus en plus d’adeptes ont l’appui des gouvernements et des organismes qui veulent améliorer la qualité de vie des poules, éliminer les épidémies de masse industrielles, procurer de l’aide en cas de maladies avec des vétérinaires associés. Avec en prime une amélioration notable de la qualité de vie des citoyens au plan social, nutritionnel et même leur bien être psychologique. Ainsi on retrouve même des poulaillers installés dans certains centres pour briser l’isolement chez les aînés. Les poulaillers sur roues contenant une centaine de poules sont de plus en plus utilisés pour fertiliser les sols en permaculture comme la ferme des Quatre-Temps d’André Desmarais à Hemmingford. La ville de Montpelier au Vermont utilise plus de 1200 poules pour traiter les déchets à composter. Elles fournissent plus de 1000 douzaines d’œufs par mois et elles n’ont pas besoin qu’on leur achète du grain.
Montpelier Compost Cie collecte les résidus organique de 49 restaurants et institutions incluant les écoles et prisons afin de diriger ces résidus vers leur centre de compostage qui emploi 1200 poules qui transforment ces résidus en un compost organique riche qu’on appelle l’or noir. Ce fameux top soil qui va nous permettre de fertiliser nos sols et continuer à cultiver, de manière durable et responsable.
La souveraineté alimentaire c’est:
- Dans la déclaration de Montréal adoptée le 7 septembre 2007, on définit la souveraineté alimentaire comme: la subordination du droit au commerce par celui des peuples à une production agricole et alimentaire locale, saine et écologique réalisée dans des conditions équitables qui respectent le droit de tous les partenaires à des conditions de travail et de rémunération décentes. C’est donc le droit des peuples à définir leur propre politique alimentaire et agricole, à protéger et à réglementer la production et les échanges agricoles et alimentaires nationaux de manière à atteindre des objectifs de développement durable, et leur droit à déterminer leur degré d’autonomie alimentaire et à éliminer le dumping sur leur marché.
- La Souveraineté alimentaire subordonne donc le droit au commerce à celui des pays à d’abord nourrir leur population à même les ressources humaines et agricoles de leur territoire, réhabilitant ainsi le lien normal et légitime entre l’agriculture et l’alimentation à l’échelle des territoires nationaux; Elle prend acte des importantes différences climatiques, culturelles, agronomiques et sociales entre les régions du monde et permet aux États de les faire respecter en réglementant les échanges commerciaux;
- Elle constitue une stratégie responsable vis-à-vis la libéralisation tous azimuts du commerce agricole, comme l’entend l’Organisation mondiale du commerce (OMC);
- Elle redonne donc aux pays du monde le droit de définir et de mettre en place leur propre politique agricole et alimentaire, leur degré d’autonomie alimentaire et à œuvrer librement à leur approvisionnement intérieur. http://equiterre.org/a-propos
- Lettre ouverte, Le Devoir, 18/06/2010, Coalition pour la souveraineté alimentaire : « Le droit de manger avant le droit de commercer. »